Instituteur de formation il a été désigné meilleur technicien de surface de l’hôpital Laquintinie.
Vêtu d’un vêtement de couleur bordeaux, gants sur les mains, et tenant à la main un seau, Christian Joel Bodog ouvre la porte des toilettes et en ressort. Ce technicien de surface vient de nettoyer pour la énième fois, le nettoyage de l’une des toilettes du service des urgences de l’hôpital Laquintinie de Douala.
Son travail, il le fait avec beaucoup d’amour et de sérieux depuis son recrutement dans cette formation hospitalière, en 2017. « Mon premier poste de travail est la maternité Ashanti Djaman où j’ai passé 6 mois. Je suis ensuite muté au service mixte encore appelé petit payant, puis aux urgences, mon actuel poste de travail », explique t-il. Un travail toujours apprécié par les responsables des services par lesquels il est passé. « Au regard de la qualité de mon travail, j’étais envoyé à des postes pour résoudre des problèmes d’insalubrité. Quand je quitte un service, le major de ce service demande à mon superviseur de me ramener à ce poste. Et cela me rassure que la qualité de mon travail », se réjouit-il.

technicien de surface de l’hôpital Laquintinie
Et les encouragements l’accompagnent dans son travail. « Merci Joël » ! « Du courage Joël », lui lancent de temps à autre le personnel médical. Et il y a de quoi motiver ce maniaque de la propreté. « Personnellement, je n’ai jamais été satisfait de mon travail. Quand je finis mon travail, une fois à la maison, lorsque je fais le film de ma journée, je vois beaucoup d’imperfections que je me promets d’améliorer les prochains jours. J’innove toujours. Des fois, je passe dans d’autres services pour voir comment mes collègues travaillent afin de comparer avec ce que nous faisons et améliorer ce qui peut l’être », confie t-il. Un acharnement dans son travail qui lui a valu d’être maintenu au service des urgences depuis trois ans, et qui lui a également valu la reconnaissance de ses supérieur qui ont fait de lui, le chef d’unité des agents techniciens de surface.
Christian Joël Bodog travaille tous les jours de 7h30 à 15h30, mais, de par sa fonction, il quitte l’hôpital généralement à 17h30. Dès son arrivée le matin, il se rapproche du chef d’équipe des infirmiers ou des médecins pour avoir la situation de chaque patient, afin de prendre les précautions nécessaires avant de faire le nettoyage conformément à un canevas bien précis. Au service des urgences, Aux urgences, Joël nettoie le sang des malades, les crachats des tuberculeux et les vomissures. Ce qui n’est pas facile.
« Nous avons les patients atteints de l’hépatite ou du Vih. Et c’est pourquoi nous utilisons deux paires de gang, afin de ne pas se faire contaminer si on a des lésions au niveau de la peau. Quand la deuxième paire est mouillée, cela veut dire que la première est percée et on les remplace toutes les deux », explique t-il.

Ses horaires coïncident avec l’enseignement, son premier et véritable amour. Titulaire d’un Capiem obtenu en 2016, Christian Joël va dispenser le savoir entre 2016 et 2017 aux élèves de l’école privée de Ndogssimbi. Né de parents démunis, il abandonnera la craie pour choisir un emploi mieux payé. « J’ai abandonné l’enseignement parce qu’il fallait que je finance moi-même mes études. Mes parents étaient démunis. Si l’Etat m’avait recruté, j’aurais dispensé le savoir aux enfants avec plaisir, tout comme je travaille ici à l’hôpital avec plaisir », lance t-il. Joël est actuellement étudiant en psychologue, master 2 à l’université de Douala.