Neuro-ophtalmologue et ophtalmologue pédiatre, celle qui est chef de service d’ophtalmologie à l’hôpital Laquintinie de Douala exerce avec passion le métier de ses rêves. Elle a déjà relevé plusieurs challenges.
Lorsqu’elle parle de sa profession, de son parcours de médecin, de son quotidien, son, visage est rayonnant. Ses yeux resplendissent de bonheur. Passionnée de la médecine, et de l’ophtalmologie en particulier, celle qui est aujourd’hui chef du service d’ophtalmologie à l’hôpital Laquintinie de Douala vit un rêve d’enfance. Un rêve qu’elle nourrissait dès l’aurore de son adolescence. Mais aussi celui de ses parents qui rêvaient de la voir devenir médecin.
« Je faisais la classe de 6ème lorsque je me plaignais de ne pas bien voir. Mon père m’a amenée en consultation d’ophtalmologie au CHU où le Pr Moukouri était ophtalmologue. A cette époque, il avait pratiqué un examen (la skiascopie manuelle) pour pouvoir déterminer ma correction optique . Cet examen avait beaucoup impressionné mon père. La salle était obscure et l’ophtalmologue utilisait un appareil qui projetait sur mes yeux un faisceau lumineux. Mon père ne comprenait pas comment pour donner la vue, l’ophtalmologue devait pratiquer un examen dans l’obscurité. Cela l’a tellement impressionné que je me suis dis ce jour là que je serai ophtalmologue pour comprendre ce que faisait ce médecin qui est devenu plus tard mon Maître » se souvient-elle.

Son rêve commence à se concrétiser lorsqu’elle obtient son Baccalauréat C en 1999 au lycée de Biyem-Assi. La jeune étudiante qu’elle est alors réussit le concours d’entrée à la Faculté de médecine et des sciences biomédicales de l’université de Yaoundé 1, où elle obtient son diplôme de médecin généraliste en juin 2006. Après deux années passées à l’hôpital régional de Bafoussam où elle exerce comme médecin généraliste, vient pour elle le moment de se spécialiser. Pendant ses études médicales, elle avait découvert d’autres spécialités. “Sous l’influence de mes Maîtres de thèse, Pr Leke et Pr Mbu qui m’ont beaucoup inspirée, j’ai aussi pensé à me spécialiser en gynécologie-obstétrique. De plus, le cycle de spécialisation en gynécologie au Cameroun était plus connu et plus ancien” dit-elle. Mais le choix était fait depuis son enfance.
« En 2008, le cycle de spécialisation en ophtalmologie venait de démarrer au Cameroun et était à sa 2ème année. Le fait que le cycle de spécialisation en ophtalmologie fut ouvert peu avant ma spécialisation, était pour moi un signe que je devais faire l’ophtalmologie », narre t-elle. Et pour preuve. « Dans ma fiche de renseignement que j’avais produit pour passer les auditions de la spécialisation, il fallait choisir trois spécialités par ordre décroissant de préférence. Mon premier, mon deuxième et mon troisième choix étaient l’ophtalmologie. Mon jury était à la fois amusé et impressionné par cette détermination », se souvient le Dr Jeanne Mayouego-Enyama, elle aussi amusée.
Le Dr Mayouego-Enyama sensibilise sur l’entretien des yeux
C’est ainsi qu’elle commence son cursus de spécialisation toujours à la faculté de médecine de Yaoundé, pendant deux ans. Puis, elle continue sa spécialisation en France dans le cadre d’un partenariat entre la faculté de médecine de Yaoundé et la faculté de médecine Pierre–Marie Curie de l’université de Paris 6, où elle complète et valide tous ses semestres de formation, obtenant ainsi en 2013, un diplôme de formation médicale spécialisée en ophtalmologie et en 2014 son diplôme de spécialiste en ophtalmologie. Une séjour pendant lequel cette passionnée de l’ophtalmologie a effectué de nombreuses formations complémentaires avec des surspécialités, notamment en neuro-ophtalmologie et en ophtalmologie pédiatrique.
C’est avec cette même passion que celle qui arrive à l’hôpital Laquintinie en décembre 2020 s’occupe de ses patients dès son arrivée le matin à 8h00. Entre conseils aux malades, consultations, celle qui est depuis juillet 2021, chef de service d’ophtalmologie supervise les activités dans ce service. En plus de l’hôpital Laquintinie, Dr Jeanne Mayouego-Enyama a travaillé à l’hôpital régional de Limbé où le service d’ophtalmologie jadis fleurissant, était en décrépitude depuis 7 ans. Avec l’aide d’une Ong, elle contribue à relever ce service. Un challenge qui se présenta à nouveau à elle lorsqu’elle est affectée à l’hôpital de district de Nylon en 2016. Le service d’ophtalmologie est inexistant. Et il fallu attendre 2018 et l’arrivée d’un nouveau directeur pour la mise sur pied du projet d’ouverture de ce service, qu’elle avait proposé dès sa prise de fonction.

Pendant son parcours professionnel, cette ophtalmologue a été marquée par les nombreux cas de traumatismes oculaires causés par les accidents domestiques. Elle rappelle que les traumatismes oculaires constituent la première cause de cécité monoculaire. Comme le cas de cet enfant qui a reçu un tourne-vis à l’œil, alors qu’il s’amusait près de son grand-père qui faisait du bricolage. Ou encore le cas d’un enfant qui a perdu un œil, puis le second, à chaque fois à la suite d’un traumatisme à la maison, en famille. Une cellule familiale qui est d’une grande importance pour cette épouse et mère de famille. Passionnée autant de sa vie familiale que de sa vie professionnelle, elle essaie de trouver de juste milieu afin de concilier les deux. Ce qui n’est pas toujours facile. « Quand je faisais mes études, j’imaginais tellement de choses que je ferai sur le plan professionnel. Mais, je n’avais jamais imaginé que ma vie familiale allait autant impacter ma vie professionnelle. Avec le temps, j’ai appris que pour la femme il y a constamment des arbitrages à faire entre ces 2 aspects de nos vies. Il y a des choix professionnels qu’on fait ou qu’on ne fait pas parce qu’on doit rester équilibré sur le plan familial en sachant que quand on n’a plus rien, c’est la famille qui nous reste », confie t-elle.
Bonsoir
J’aimerai savoir quels sont ses jours de consultation.
Merci.
Bonjour. On consulte tous les jours entre 8h et 15h
Merci