A la faveur de la journée mondiale sans tabac, le Centre des maladies respiratoires a interpellé sur les conséquences et les dangers de la cigarette.
La confession de ce sexagénaire racontant son expérience d’ancien fumeur n’est pas passée inaperçue.
« J’ai commencé à fumer en 1975. Je devais avoir 15 ans. A la maison, mon cousin m’envoyait régulièrement lui acheter de la cigarette, et à chaque commission, je soutirais un bâton de cigarette que je fumais par la suite. J’ai fumé ainsi pendant des années jusqu’à ce qu’un jour, un de mes oncles m’envoie acheter de la drogue. Lorsque je lui demandais ce que c’est, il me disait que c’est le remède. J’ai douté, j’ai gouté et j’y ai pris goût. Puis, j’ai commencé à en fumer avec des amis, jusqu’en 2021, lorsque je me rends à l’hôpital et que je rencontre le docteur Endale, qui me présente les dangers auxquels je suis exposé, me met sous traitement et me fais abandonner cette vie là ».

Dans la salle de conférence de l’hôpital Laquintinie, il espère que son message sera entendu par d’autres consommateurs de drogue ou de cigarettes. A l’occasion de la journée mondiale sans tabac, pneumologies et psychologues échangent avec le personnel médical et le public sur les dangers que présente la consommation du tabac. Pour marquer cette journée, l’hôpital Laquintinie, via le Centre des maladies respiratoires s’est rallié à la communauté internationale pour lutter contre ce fléau pour lequel « beaucoup de patients consultent chaque jour, beaucoup de tabagiques qui présentent des problèmes respiratoires, cardiovasculaires et autres », précise le Dr Endale. Et les chiffres ont de quoi inquiéter.
« Le Centre des maladies respiratoires reçoit en moyenne 1000 patients par mois. Le nombre de consultations en 2021 était de 12300.»
Dr Laurent-Mireille Endale, pneumologue
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dans les maladies cardiovasculaires.
Au cours de ce symposium, des conseils ont également été donnés pour ne pas tomber dans la consommation du tabac et des drogues. « Pour limiter la consommation du tabac, il ne faut déjà pas commencer. C’est la première chose à faire, c’est la meilleure façon de ne pas sombrer, et de ne pas être dépendant au tabagisme. Maintenant, une fois qu’on est tabagique, il faut se rapprocher des formations sanitaires », conseille t-elle. Et la cigarette n’a pas que des conséquences sur l’homme. L’environnement également en souffre. Quelques chiffres. « On coupe un arbre pour faire 300 cigarettes. Ce qui détruit de nombreux écosystèmes. Lorsqu’on les sèche, les feuilles de tabac libèrent des gaz polluants », relève t-elle.
Et ce n’est pas tout.
Plus de 200 000 hectares de forêt sont coupés par an dans le monde pour la cigarette. Et il faut 12 ans pour la décomposition des filtres à tabac, dont 4,5 milliards de mégots sont se retrouvent dans l’environnement chaque année dans le monde. Ce qui représente 30 à 40% de déchets. Tout comme 700 000 tonnes de déchet sont représentés par des déchets associés au tabagisme.
Autant de conséquences qui devraient emmener les uns et les autres à réduire, voir arrêter la consommation du tabac. Un tabac qui, selon la conseillère médicale, est l’un des plus puissants tueurs dans les maladies cardiovasculaires.