D’après les pédiatres, une bonne alimentation de la femme enceinte, et aussi de l’enfant dès sa naissance jusqu’à l’âge de 2 ans au moins permet d’y remédier.

La malnutrition est une réalité dans la capitale économique du Cameroun. Et le Pr Suzanne SAP, le rappelait encore le 21 juillet 2022, à l’occasion de l’​examen périodique universel pédiatrie organisé par l’hôpital Laquintinie.

« 5% d’enfants hospitalisés à l’hôpital Laquintinie le sont à cause de la malnutrition. Et parmi ces enfants malnutris, 10% vont mourir, donc un enfant sur 10, quelque soit le niveau de prise en charge. C’est extrêmement dramatique », note celle qui est Professeur de pédiatrie à l’université de Yaoundé I.

La situation est encore plus dramatique en Afrique où 25% des enfants de moins de 5 ans sont touchés par la malnutrition aigue sévère. En 2011, selon l’Oms, environ 20 millions d’enfants de moins de 5 ans en souffraient.

On parle de malnutrition lorsque généralement un enfant est trop maigre par rapport à son âge. Dans sa forme sévère, le risque de décès est réel. Cependant, la malnutrition peut être primaire ou secondaire. « La malnutrition primaire résulte d’une carence en micronutriments de type 1 ou 2. Alors que la malnutrition secondaire est due à une pathologie chronique, des maladies génétiques, une cardiopathie, le Vih, la tuberculose… La malnutrition aigue sévère doit être prise en charge tôt pour éviter les retards de croissance, les retards psychomoteurs, les troubles cognitifs », note Dr Betsy BATE, pédiatre au cours de ce symposium organisé sous le thème, « prise en charge de la malnutrition aigue chez l’enfant ».

Les 1000 premiers jours à surveiller de près

Pour éviter la malnutrition chez l’enfant, la prévention durant les 1000 premiers jours est indispensable. « Les 1000 premiers jours de l’enfant vont de la conception à son deuxième anniversaire. C’est une période capitale, d’opportunités pour laquelle si on nourrit mal l’enfant, on aura des répercutions à court et à long terme », note Dr EPOSSE. Les 1000 premiers jours sont également une période de croissance exponentielle. Tenez par exemple. L’enfant nait à 50 cm, à un an, il a 75cm, et gagne une fois et demie à trois fois son poids de naissance.

Pour prévenir la malnutrition, « c’est d’abord une femme enceinte en bonne santé, qui suit bien ses consultations prénatales, qui prend bien ses vaccins, qui se nourrit bien. C’est ensuite le nouveau-né, une fois mis au monde, qui est allaité au sein pendant les six premiers mois, et ce, dès la première heure. Et à partir de six mois, commencer à ajouter les aliments locaux, en plus du lait maternel qui doit se poursuivre », insiste le Pr Suzanne SAP. Surtout qu’à partir de ce moment, l’enfant a des besoins spécifiques. « Quand on compare ses besoins à sa masse corporelle, on constate qu’il a 5 fois plus besoin de fer, 7 à 8 fois plus besoin de vitamines, une fois et demi en plus besoin d’acides essentiels et son estomac est 5 fois plus réduit que celui de l’adulte. Donc, les enfants devront manger de petites quantités qui vont leur apporter tous ces nutriments dont ils ont besoins pour une bonne croissance », recommande le Dr Eposse.

l’acide folique et le fer les meilleurs alliés

La malnutrition doit être combattue dès la grossesse

Le Pr Suzanne SAP n’a pas manqué de rappeler les recommandations de l’Oms en matière de nutrition chez l’enfant.

  • L’organisation recommande aux femmes qui ont des envies de grossesse de commencer à prendre l’acide folique et le fer pour éviter la carence en fer qui est délétère pour l’évolution de la grossesse.
  • Sur le plan nutritionnel, que les femmes enceintes aient une alimentation équilibrée et une activité physique régulière équivalente à 30 minutes de marche par jour pendant la grossesse. Une alimentation saine en privilégiant les fruits et légumes, les protéines, en réduisant les aliments gras pour éviter la prose de poids excessive.

Que les femmes qui ont un état nutritionnel inférieur à la normale aient une alimentation qui va leur donner des protéines un peu plus que la normale, et des apports énergétiques. Les conseils nutritionnels doivent être maintenus par les sages-femmes pendant la grossesse. Que ces femmes sous-alimentées aient une supplémentation énergétique, et en protéines.

L’acide folique et le fer empêchent l’anémie chez les femmes enceinte. L’anémie chez la femme enceinte entraine les petits poids de naissance et des naissances prématurées. Il faut également une supplémentation en calcium. Il a été prouvé que la supplémentation en calcium prévient la pré-éclampsie qui peut être synonyme de la malnutrition. Il faut réduire la consommation de caféine, qui augmente le risque de fausses couches et de petits poids de naissance. Eviter la consommation des toxines telles que le tabac, l’alcool et les drogues. Eviter également les prises de poids excessives. En moyenne, une femme enceinte ne devrait pas prendre plus de 12 kg pendant sa grossesse. La violence du partenaire peut également avoir des conséquences sur la croissance du fœtus.

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