Dr Tsoli Claude: l’ange gardien des enfants

Pédiatre en service à l’hôpital Laquintinie, elle ne compte pas les heures de travail qu’elle passe auprès de ses patients. Dévouée aux enfants, la spécialiste raconte son quotidien avec ces êtres innocents.

Au bout d’une longue période d’insistance, elle accepte enfin de se livrer, de raconter son quotidien avec ses enfants, avec ses patients. C’est que, lorsqu’elle est à son lieu de service, Dr Ntsoli Claude aime se consacrer entièrement à la prise en charge et au suivi médical des enfants malades qu’elle reçoit. C’est donc aux pas de course qu’elle nous reçoit ce vendredi, 06 janvier 2022. Entre deux consultations, elle raconte son parcours professionnel, son quotidien qui n’est pas de tout repos. «Mon quotidien est marqué par beaucoup de stress qu’il faut savoir gérer. En général, on arrive tôt le matin, on fait des rondes médicales, chez les patients hospitalisés, puis des consultations externes pour les patients venant de la maison, et par la suite , on peut être de garde le même jour et passer la nuit à l’hôpital. La journée est aussi marquée par des avis spécialisés qu’on va donner dans les différents services qui ont besoin d’une expertise pour un cas de pédiatrie en Orl, en chirurgie, ou dans tout autre service », explique la spécialiste.

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Pour être médecin, le parcours du Dr Ntsoli Claude l’a conduit jusqu’en Europe de l’Est. Après son Baccalauréat série D en 2005 obtenue au lycée bilingue de Deido, celle qui a toujours rêvé de faire médecine s’envole pour l’Ukraine où, 7 ans plus tard, elle retourne au Cameroun, nanti d’un diplôme de médecine générale obtenu à l’université de Médecine de Piragov. Elle vient ainsi de réaliser son but. On est en 2012. Une fois revenue au Cameroun, elle travaille pendant un an à l’hôpital militaire de Yaoundé en médecine interne ( neurologie) et en gynécologie. Entre 2013 et 2014, elle travaille à la frontière du Tchad pour le compte d’une Ong Suisse “la Fondation Sociale Suisse au Nord du Cameroun”. Elle effectue ensuite un bref stage à l’hôpital Central, puis à l’hôpital général de Yaoundé. Et entre 2014 et 2016, elle est médecin généraliste à l’hôpital Laquintinie, d’où elle présente son concours de spécialisation en pédiatrie. Elle y est réaffectée comme spécialiste, depuis décembre 2020.

Celle qui voulait devenir chirurgienne a saisi les opportunité de la pédiatrie

Pourtant, lorsqu’elle se lance en médecine, Dr Ntsoli Claude ne rêve pas d’une carrière en pédiatrie. Elle se voyait plutôt chirurgienne. Un choix qui va basculer pendant son stage effectué en pédiatrie à L’hôpital laquintinie. « La chirurgie est ma première passion parce que j’aime les urgences. J’aime travailler aux urgences. Mais, pendant ma période de stage a l’hôpital laquintinie, j’ai été redéployé en pédiatrie entre 2015 et 2016 et je me suis familiarisée avec la spécialité de ces patients innocents, et j’ai décidé de faire cette spécialisation qui a un large panel de sous- spécialités », note cette trentenaire. Un travail qui n’est toutefois pas facile.

« Lorsqu’on soigne un enfant, on soigne toute la famille. L’enfant a des décideurs qui sont ses parents ou sa famille. Pour interner un enfant, il faut convaincre le parent du bien fondé de son hospitalisation, et soigner le mental de toute la famille présente à ses côtés. Parfois, on s’y met même émotionnellement. Parce que ce sont des enfants, nous sommes constamment en train de blaguer avec eux, de sourire. C’est donc assez plaisant », reconnait le médecin.

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Un plaisir parfois dilué par l’état de santé de ces enfants. « Lorsque vous recevez un patient qui a une pathologie assez grave, comme un cancer, et que la famille décide de sortir contre avis médical, malgré toutes les explications que vous leurs donnez, ça fait mal », explique le médecin. Surtout que ces enfants sont souvent ramenés dans un état encore plus dégradé, par les parents qui exigent une obligation de résultats. « Des situations très tristes », note la pédiatre.