A l’hôpital du Jour, le circuit diffère que l’on soit un patient clé, une mère enceinte séropositive, un enfant séropositif, et un adulte séropositif. Quatre parcours que présente ici la coordonnatrice de ce service.
Quatre circuits, pour quatre catégories de patients qui se rendent au Centre de traitement agréé (CTA-VIH) de l’hôpital Laquintinie de Douala, communément appelé Hôpital du Jour, pour suivre leur traitement. Nouvellement créé, le quatrième circuit est réservé aux populations clés.
Les trois autres circuits sont empruntés par les patients des deux unités du CTA : l’unité pédiatrie et l’unité adulte. L’unité pédiatrique est divisée en deux groupes que sont l’unité de PTME (Prévention de la Transmission Mère et Enfant) et enfants exposés. On a aussi ici les enfants chez qui on a déjà confirmé le diagnostic de Vih.
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L’unité des enfants exposés reçoit les enfants nés de mère séropositive et dont on n’a pas encore le diagnostic définitif. Ces nouveau-nés sont suivis jusqu’à l’âge de 18 mois de vie, âge auquel le diagnostic définitif est donné. Mais à l’âge de 9 mois, un examen de PCR est effectué pour avoir le statut de l’enfant. Avec une sérologie négative, l’enfant est suivi jusqu’à 24 mois afin qu’on évalue sa croissance, et qu’il retrouve le groupe d’enfants non porteur du VIH. « Avant 18 mois de vie, on ne peut pas dire si un enfant est séropositif ou pas. Et donc, pendant ce temps, on les entretient du côté des enfants exposés. On apprend aux mamans à s’occuper de leurs enfants, à les emmener aux visites. Ainsi, ensemble, on gère leur croissance quotidienne », note le Dr Marthe-Liliane MBENOUN.

Ce suivi vise à limiter les risques d’infection. Et pour cause, ce n’est pas qu’à l’accouchement que l’enfant peut être infecté. Il peut également être infecté pendant l’allaitement. Et donc, il faut se rassurer que la maman et le bébé prennent leurs médicaments. Alors, 18 mois plus tard, si l’enfant est testé négatif, il est maintenu dans le programme pour six autres mois, et ce n’est qu’à 24 mois qu’on l’en sort pour le suivre désormais comme un enfant normal.

Et s’il est positif, il est conduit dans l’unité pédiatrique du CTA où il est pris en charge par une infirmière qui prend ses paramètres. L’enfant est consulté par un médecin, et suivi par un psychologue jusqu’à l’annonce de son diagnostic à l’âge de 14 ans. « Avant 14 ans, ces enfants ne savent pas qu’ils sont malades. Et donc, il faut toute une préparation jusqu’à l’annonce de leur statut sérologique », explique la coordonnatrice du CTA. A ses différents rendez-vous donc, après que le psychologue ait fini de le consulter, l’enfant va en pharmacie pédiatrique prendre ses médicaments après quoi on lui donne un Rdv. Ainsi s’achève le circuit de l’enfant.
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Chez les adultes, le patient qui arrive se rend dans la grande salle où on prend ses paramètres. Il est consulté par un médecin, se rend au point de rendez-vous, après quoi il se ravitaille en pharmacie et part. Cependant, les malades qui ont une charge virale élevée ne suivent généralement pas aisément ce circuit. Et donc, les patients récalcitrants sont obligés, lorsqu’ils arrivent à l’hôpital, d’être vu par des agents psycho sociaux pour une éducation thérapeutique, qui consiste à leur donner des conseils sur l’importance de ne pas arrêter le traitement, de prendre ses médicaments chaque jour et à la même heure. Ce n’est qu’après cette causerie que ces patients ont le droit de voir le médecin et de rattraper le circuit des autres.